Le Lac Blanc, perché à 2 350 mètres d’altitude dans le massif des Aiguilles Rouges, constitue un point de vue unique sur les plus hauts sommets des Alpes françaises. C’est une destination pour les amateurs de paysages alpins, de photographie et de randonnée d’altitude.
Itinéraires alpins vers le Lac Blanc : par le Col des Montets, Tré-le-Champ et les Praz
L’accès au Lac Blanc par le Col des Montets est une option pour ceux qui souhaitent éviter les remontées mécaniques tout en profitant d’un itinéraire naturel et varié. Le parcours offre un dénivelé d’environ 800 m et demande environ 3 heures de montée. L’itinéraire traverse plusieurs zones escarpées, avec des vues splendides sur des lacs d’altitude comme les lacs des Chéserys ou le lac Cornu.
C’est une randonnée alpine classique au sein de la réserve naturelle des Aiguilles Rouges, offrant un décor changeant entre forêts, alpages et roches d’altitude. Moins fréquentée que l’accès par la Flégère, cette variante garantit une expérience immersive et moins touristique, tout en restant accessible aux bons marcheurs.
Une autre alternative 100 % pédestre pour atteindre le Lac Blanc consiste à partir de Tré-le-Champ, au-dessus d’Argentière. Cette montée, plus soutenue, cumule environ 1 000 m de dénivelé positif et nécessite environ 4 heures de marche à l’aller.
Le sentier emprunté est considéré comme "sauvage et technique", avec quelques passages exposés, mais bien équipés. On y trouve des échelles et des câbles facilitant la progression. Il est réservé à des randonneurs aguerris, à l’aise avec les passages aériens et les terrains rocheux.
L’itinéraire est réputé pour son ambiance alpine forte, la tranquillité relative des lieux et les points de vue exceptionnels sur le massif du Mont Blanc.
Il est également possible de rejoindre le Lac Blanc en partant directement depuis la vallée de Chamonix, notamment depuis le quartier des Praz. Ce trajet cumule environ 1 500 m de dénivelé pour un aller-retour d’environ 12 km. Il s’agit d’un itinéraire long et soutenu, avec une montée continue. La récompense est une vue progressive sur les sommets, notamment le massif du Mont Blanc, dans une ambiance changeante au fil de l’altitude.
Cet itinéraire est rarement choisi en entier à pied, car il est très souvent combiné avec une montée ou descente par la télécabine de la Flégère, mais il reste faisable sans aucun moyen mécanique pour les randonneurs entraînés.
La formation glaciaire du Lac Blanc
Le Lac Blanc est d’origine glaciaire, formé dans une dépression creusée par un ancien glacier appartenant au réseau post-glaciaire de la vallée de Chamonix. Au cours du Quaternaire, les glaciations successives, notamment le Pléniglaciaire würmien, ont sculpté les massifs environnants, creusant des cuvettes entre les roches métamorphiques et les granites
L’érosion glaciaire a ainsi laissé une empreinte durable, évidente encore aujourd’hui dans les fonds de vallées et les cirques suspendus.
Les lacs comme le Lac Blanc et les lacs des Chéserys sont alimentés par la fonte des neiges et des glaciers suspendus des Aiguilles Rouges. Ces zones d’accumulation de névés en altitude, transformés en glace par compression, débordent durant l’été, créant des torrents et remplissant ces dépressions.
Autour du Lac Blanc, on observe des traces glaciaires bien conservées : moraines, blocs erratiques, roches polies et striées témoignent de l’action ancienne des glaciers. Ces formes sont typiques des paysages façonnés par les glaciations, offrant une lecture directe de l’histoire géomorphologique de la vallée.