Photos de : Boucle sur le Bau de Quatre Aures et le Croupatier
Le sentier du départ
Après avoir longé l'enceinte du réservoir, le sentier continue à monter vers le Pas de la Cavale. Il faut éviter tout sentier partant vers la gauche, et rester à droite des falaises. On ne peut pas se tromper.
Dans le rétroviseur...
Quand on se retourne, on mesure la pente parcourue, et on se dit que même si la montée est pénible, elle est tout de même moins dangereuse que la descente !
Aménagements du sentier
Près du sommet, le sentier, jusque là incertain parmi les éboulis, est très bien matérialisé par des lacets aménagés de bons murets en pierres sèches. Maintenant la montée est facile et agréable.
Un coup d'oeil sur le chemin parcouru
Quand arrivé au sommet on regarde les lacets aménagés, on se dit que le plus difficile de la balade est derrière nous !
Panorama sur Toulon
Arrivé en haut, on ne regrette pas ses efforts, largement récompensés par une superbe vue à 360 degrés.
En bas, Toulon et sa rade. Au fond la presqu'île de Saint-Mandrier ; à droite, le massif du cap Sicié, commun entre les communes de la Seyne et de Six-Fours.
Le mont Caume
Le maître des lieux, le mont Caume, qui culmine à 804 m, avec son fort, ses batteries et sa grosse antenne. Il lui arrive souvent d'être encapuchonné de neige quelques jours en hiver.
La citerne de la Rouvière Plane
Dans un virage de la piste, en contrebas, on découvre cette esplanade plane qui est un impluvium destiné à recueillir les eaux de ruissellement pour les stocker dans une citerne enterrée.
La citerne de la Rouvière Plane - porte de visite
Cette citerne est un ancien ouvrage militaire ; on notera la qualité de l'ouvrage de maçonnerie. Cette porte permettait d'accéder à la citerne pour sa maintenance.
Une ancienne marmite
Ce vallon occupe le lit d'un ancien cours d'eau, qui a dû dans des temps très reculés avoir un débit sporadique important ; ces formes arrondies et ces ensellements correspondent à d'anciennes marmites, tout à fait comparables (toutes proportions gardées) à celle du Destel, bien connues, qui descend du Broussan et rejoint la Reppe dans les gorges d'Ollioules. C'est une structure hydrographique tout à fait caractéristique d'un milieu karstique. Les stries verticales observables sur le rocher résultent de la dissolution du calcaire par le ruissellement des eaux de pluie.
Détail des stries verticales sur les rochers
On comprend très bien que ces stries ont été creusées par dissolution de la roche (pendant un laps de temps très long, de l'ordre de dizaines voire de centaines d'années) par le ruissellement des eaux pluviales. Les creux sont séparés par des arètes qui deviennent de plus en plus vives, voire parfois coupantes. On appelle cette structure un micro-lapiaz, car à grande échelle elle évolue vers la formation d'un lapiaz.
La grille
En arrivant en bas du vallon, on trouve cette grille, qui parait incongrue. Elle donne son nom au vallon, que l'on appelle aussi vallon de la Grille.
Rochers, piste et vallon
En contrebas, la piste ; à gauche la terminaison est du Croupatier ; à droite le début du Bau de Quatre Aures ; entre les deux, le vallon, qui en haut porte le nom de vallon des Bagnards, et en bas le nom de vallon des Bonnes Herbes.
Site d'escalade
Cette falaise sert de terrain d'entrainement pour les accros de l'escalade. La coloration rougeâtre est due au retardant projeté par un avion lors d'un incendie de forêt (peut-être celui de 2009 ?).
La lutte pour la vie
Ce pin d'Alep semble avoir joué des coudes avec le rocher pour s'élever vers le ciel.
Miroir, mon beau miroir.
Cette surface plane striée est un miroir de faille. Les stries indiquent la direction et le sens selon lesquels le compartiment de droite de la formation calcaire s'est déplacé par rapport au compartiment de gauche. Cette surface est indurée et lissée par le mouvement très lent sous très forte pression selon lequel ces compartiments se sont déplacés. C'est pourquoi on l'appelle un miroir de faille.
Cette région a, en effet, été le théâtre de très importants mouvements tectoniques liés à la formation des Alpes.
Une ruine bien dangereuse
Sur la crête du Croupatier, ces ruines d'un ancien bâtiment militaire se dégradent progressivement, et constituent un réel danger, leur écroulement définitif pouvant survenir d'un jour à l'autre. La commune d'Evenos, sur laquelle cette ruine est située, serait bien inspirée de procéder à son abattage en vue d'éviter un éventuel accident.
Une ancienne borne
Cet amas de pierres est l'une des anciennes bornes cadastrales qui jalonnent les crêtes du Croupatier. Celle-ci indique la limite entre les communes d'Ollioules et d'Evenos.
Paysage "bavard" !
Quand on contemple un panorama dans cette région, on lit son histoire géologique à livre ouvert. Dommage de ne pas pouvoir annoter directement les photos, mais ici on voit une foule de choses, connues des géologues du monde entier.
A l'horizon à gauche le petit crochon rocheux qu'on aperçoit est la Grande Candelle, dans le massif des Calanques entre Cassis et Marseille.
Juste un peu plus près on voit la colline de Pibarnon-Fontanieu, où furent exploités entre 1540 et 1940 des gisements de lignites, dans lesquels a été observée une superposition anormale de terrains plus anciens sur des terrains plus récents, à l'origine de l'invention de la notion de nappe de charriage par le géologue Marcel Bertrand (1847 - 1907).
Plus près de nous à gauche, cette lame inclinée est la barre de la Jaume, constituée de calcaires à rudistes d'âge Cénomanien moyen (environ 90 millions d'années) reposant sur un banc très épais de roches d'aspect moutonné qui sont les grès de Sainte Anne d'Evenos, d'âge Cénomanien inférieur (environ 100 millions d'années). Ces couches, fortement inclinées vers le nord-nord-est, constituent la bordure sud d'une immense cuvette synclinale : le bassin du Beausset.
Juste à droite de la barre de la Jaume (au centre de la photo), la barre de l'Abus, la plus au sud d'un ensemble collinaire qui s'étend jusqu'à l'aplomb du village du Beausset, et qui constitue la klippe du Beausset, qui est justement un lambeau de nappe de charriage, puisque ses formations d'âge triasique (compris entre 200 et 250 millions d'années) reposent sur des formations plus récentes âgées de l'ordre de 80 millions d'années.
Enfin, au premier plan, le village du vieil Evenos avec son château fort (en cours de restauration) et le fort de Pipaudon sont bâtis sur le reste d'une coulée basaltique issue du "volcan" d'Evenos, coulée datée de 6 millions d'années, qui s'étend depuis le rocher de l'Aigue jusqu'à la Pointe Nègre à Six-Fours.
Il y en a des choses à lire dans ce paysage !
La grotte du Croupatier
Une fois passée la ligne à haute tension qui franchit la crête du Croupatier, on trouve un sentier qui descend en escalier le long de la falaise et permet d'accéder à la principale grotte du Croupatier, dont l'ouverture béante est largement visible depuis Six-Fours. Cette grotte abrite depuis très longtemps les amateurs de barbecue qui en ont maculé de suie la voute. Depuis cette grotte on a une superbe vue sur la rade de Toulon.
Un chou sauvage
Ce chou sauvage, comme tous les choux, est comestible. Est-il bon ? Je ne le sais pas, ne l'ayant pas encore goûté.
Crocus
Trois étamines, c'est donc bien un crocus, et non un colchique (six étamines).
Attention, ça ressemble à du safran, mais ce n'en est pas. Regardons et admirons la beauté discrète de cette jolie fleur, mais ne la cueillons pas. Laissons-la continuer d'embellir la nature.
Gland de chêne Kermès
Et oui, le chêne Kermès, bien qu'il soit petit et rabougri, est bien un chêne à part entière, puisqu'il produit des glands !
Nombril de Vénus
Le nombril de Vénus est une plante succulente qui se plait dans les anfractuosités de rochers et dans les zones ombragées. Ses feuilles arrondies possèdent un ombilic très marqué auquel cette plante doit son nom. Ici, c'est la première fois que j'en vois avec des feuilles dentelées, et c'est la première fois que j'en vois la fleur, très discrète.
Un lapiaz très évolué
Le lapiaz est une forme d'érosion karstique. Les eaux de pluie ruisselant à la surface du calcaire le dissolvent progressivement, y creusant des sillons. Le calcaire est dissout préférentiellement le long de ses zones de fracture. Il en résulte des blocs séparés par des crevasses plus ou moins profondes, présentant en même temps des arêtes acérées. Ici, la pente étant très forte, le lapiaz évolue en un chaos où les blocs se détachent les uns des autres et sont mobilisés par la gravité.
On peut observer dans le détail que chaque bloc est abondamment strié.
Micro-lapiaz
Le ruissellement des eaux de pluie sur la surface du calcaire y creuse par dissolution progressive des sillons qui s'accentuent et dont la jonction supérieure forme des crêtes souvent acérées, rappelant un peu la maquette d'une chaine de montagne.
On appelle ce stade d'érosion un micro-lapiaz, car à la longue il évoluera vers la formation d'un lapiaz à part entière.
Orgues basaltiques au loin !
En passant à l'aplomb du Broussan, le regard porte sur les collines au nord, dont le sommet est constitué de lambeaux de la coulée basaltique du "volcan" d'Evenos, et dont on voit ici le rebord dont la roche se débite sous forme de prismes plus ou moins hexagonaux rappelant des tuyaux d'orgues.
Four à cade
Au bord du sentier le long du vallon, entre le Broussan et le col du Corps de Garde, on peut observer cet ancien four à cade, assez bien conservé - et sans doute restauré.
La croix du Signal
Je ne sais pas quelle est l'origine et la fonction de cette croix, mais vue son architecture et l'axe de rotation de sa branche, elle me semble avoir eu une fonction de communication plutôt que religieuse.
Le Bau de Quatre Aures
Notre terrain de jeu vu depuis le mont Faron en face. Le Pas de la Cavale, que nous avons monté, est la saignée inclinée à 45 degré qui coupe l'extrémité nord du Bau, juste en dessous du sommet qui porte le nom de Cap Gros. A sa base, on voit la piste de l'ancien chemin de Toulon à Evenos, avec à gauche (milieu de la photo) le réservoir près duquel on est garés, et à droite la croix du Signal. A gauche commence le Croupatier, et entre lui et le Bau, juste en-dessous du nuage, la vallée où nous sommes descendus par le sentier des Forçats.
Le pont
Au débouché du vallon des Bagnards, on trouve la piste, qui franchit le thalweg par ce très beau pont (ancien ouvrage militaire). En contrebas, commence le vallon des Bonnes Herbes, au fond duquel un beau sentier conduit à Chateauvallon.
Panorama vers l'Est
Au premier plan à droite, le mont Faron qui culmine à 584 m. A gauche, le Coudon (700 m tout rond).
Le vallon des Bagnards
En contrebas de la citerne de la Rouvière Plane, un sentier caillouteux descend au creux du vallon dit des Bagnards. On ne peut pas rater le chemin, dont le blanc des cailloux roulés et décapés par les pas des marcheurs tranche avec la patine grise du calcaire du vallon.