HautSentiers n°90 - les Sentiers de Pagnol

En franchissant la porte percée dans ce superbe muret de pierres sèches ouvrant sur le parc de la Font de Mai, on entre dans les collines du célèbre dramaturge, écrivain et, accessoirement, membre de l’académie française, auteur de tant de bons mots échappés du vieux port de Marseille et désormais passés dans la culture populaire.
C’est le paradis. Enfin ça pourrait l’être, si l’on oublie cette ligne à haute tension qui gâche tout. Dommage.
Le sentier est bétonné jusqu’au gîte (1), ensuite c’est la poussière et la rocaille d’un large chemin orienté au Nord Ouest puis une sente (2) qui grimpe dans la garrigue vers le col de Garlaban (3). On s’avance jusqu’au sommet (4) qui offre un panorama inégalé : la montagne de Sainte Baume droit devant, on devine sa grande soeur, Sainte Victoire, émergeant de la brume au Nord. En se retournant, c’est la Grande Bleue qui s’étale au-delà de la cité phocéenne.
Le chant des cigales accompagne les senteurs de thym et de romarin et, succès et réputation oblige, une jolie foule de touristes car les chemins sont larges et le dénivelé pas très rebutant. Le mieux est encore de venir au Printemps et se priver du concert des cigales et d’une chaleur trop lourde ou encore, mieux, dans les premiers (ou derniers) beaux jours d’automne que d’aucuns disent l’été indien.
Redescendre le Garlaban plein Nord pour suivre un sentier (5) entourant le pic vers l’Est et plonger dans la combe à gauche (6) (source de Barquieu). Suit alors un balcon qui épouse le relief, un coup à gauche, un coup à droite et propose une vue sur les villages de Roquevaire et d’Auriol.
(7) Rejoindre alors la piste menant au mont du Marseillais (8) mais en prenant bien soin de suivre une délicieuse sente, escaladant au passage une courte barre rocheuse de ce gris bleuté typique.
Au pylône, rejoindre la piste qui file Sud-Ouest : le balisage permet d’éviter ses contours par un petit sentier puis débouche au col du Tubé (9). Viser alors le pic du Taoumé (10) en gardant la crête.
La grotte de Grosibou où Marcel connu ses premières frayeurs enfantines devant un Grand Duc imposant peut servir d’abri (son entrée est réservée aux tailles fines). Suivre alors une arête rocheuse qui plonge vers Tête Ronde (11) .
Il faut alors faire preuve d’un certain sens de l’orientation car les sentes se multiplient à l’infini et sortir des traces se révèle très vite harassant : ce n’est qu’épines qui vous griffent les mollets ou déchirent vos jambières mieux qu’un Opinel.
(12) Parvenu au fond du ravin du Jas de Badoque, remonter à flanc de côteau vers le col d’Aubignane (13). Juste après avoir basculé, on a le loisir d’aller visiter les ruines de la Ferme d’Angèle (200m à peine) où Pagnol a tourné la Fille du Puisatier.
(14) Revenir sur la piste que l’on abandonne en suivant la variante (15) “vallée” à droite permettant de ne pas remettre ses pas dans ceux du départ. A la Font de Mai (attention, il parait que le portail ferme à 19 heures!), suivre le même chemin qu’à l’aller, bien balisé, pour rejoindre le parking en bord de route, somme toute bien pratique (les places sont rares chez Pagnol).