Sous le fort de Pipaudon
Voilà une vue très intéressante. On aperçoit au sommet, le fort de Pipaudon, bâti sur un lambeau de coulée de lave, dont on reconnait les prismes plus ou moins grossiers, de couleur gris clair. Dans la partie basse du talus, on reconnait une formation de roches blanches qui sont surement des grès. Juste en haut de ces grès on note une surface de séparation bien marquée, surmontée d'une formation meuble de couleur rougeâtre, qui se débite et "dégouline" dans les fissures des grès du dessous.
L'explication est la suivante : les coulées de basalte du "volcan" d'Evenos se sont répandues dans une vallée il y a environ 6 millions d'années (au moins jusqu'à la Pointe Nègre à Six-Fours). Au fond de cette vallée, les roches et les sols, soumis on s'en doute à des pressions gigantesques et à des températures voisinant les 1000 degrés, ont été à la fois comprimés et intensément cuits, d'où la couleur rouge due essentiellement à la présence d'oxydes de fer. Les argiles contenues dans ces sols se sont ainsi transformées en brique, ayant pour effet par endroits de retenir les eaux d'infiltration. C'est ainsi que cette coulée, dont les vestiges partent du rocher de l'Aigue, constitue un réservoir aquifère, d'où les noms du rocher de l'Aigue et de la barre des Aiguiers, qui font allusion aux nombreuses sources que l'on trouve en contrebas de cette colline allongée.
La coulée apparait en effet maintenant sous forme de collines allongés du fait de l'inversion de relief crée par l'érosion, qui a dégagé les terrains autour de la coulée qui elle-même, constituée de roches plus dures, est restée en surplomb.
Grâce à l'érosion, on peut ainsi observer dans cette carrière une coupe du fond de la paléo-vallée.
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