(1) Le village de Ville-sur-Haine.
(2) Le canal du Centre. La loi du 9 mars 1957, surnommée la « loi des 1 350 tonnes », a marqué un tournant décisif pour le réseau fluvial belge. Son objectif était de moderniser et d'adapter les voies navigables au gabarit de 1 350 tonnes, permettant ainsi le passage de bateaux de plus grande capacité. Puisqu'il était irréalisable d'adapter l'ancien canal du Centre à ces nouvelles exigences, la décision fut prise de construire un tout nouveau tracé. Ce nouveau canal, long d'environ 12 kilomètres, a été creusé à proximité de l'ancien. Il relie le canal de Bruxelles-Charleroi près d'Houdeng-Aimeries aux canaux Mons-Condé et Nimy-Blaton-Péronnes. Cette interconnexion stratégique permet désormais la navigation directe entre le nord de la France et les ports maritimes de la Mer du Nord, dynamisant considérablement le transport fluvial dans la région. Les travaux de ce projet ambitieux ont débuté en 1963 et le nouveau canal a finalement été ouvert à la navigation en 2002.
(3) Passerelle George Price. En 1991, une passerelle permettant aux piétons et cyclistes de franchir le Canal du Centre a été construite, elle porte le nom de George Price, le dernier soldat du Commonwealth tué lors de la première guerre mondiale .
(6) Pont levis d'Havré. Le terme exact pour ce type de pont est « pont levant », le pont levis étant réservé à la porte bascule qui sécurisait l’entrée principale des châteaux du Moyen-âge
(7) Canal du Centre Historique. L'idée de relier Mons à Charleroi par un canal germe dès 1807. C'est le 5 mai 1810 que Napoléon concrétise ce projet en signant le décret autorisant son percement. Cependant, les premiers travaux ne débutent qu'en 1882. Le canal devait surmonter un défi majeur : un dénivelé impressionnant de 68 mètres sur une portion de seulement 7 kilomètres. La solution retenue fut la construction de quatre ascenseurs hydrauliques. L'ascenseur numéro 1 fut inauguré en 1888 par le roi Léopold II. Cependant, les essais de mise en eau se soldent par une catastrophe : les propriétés riveraines de Thieu et de Bracquegnies sont inondées. La cause ? De nombreuses galeries de mine passent sous le tracé du canal. Cet incident entraîne un arrêt des travaux pendant 20 ans, et l'ascenseur numéro 1 devient alors une simple attraction touristique. Paradoxalement, c'est grâce aux Allemands, durant la Première Guerre mondiale, que le chantier reprend. L'ascenseur numéro 4 est finalement achevé et le canal mis en eau en 1917. Cette finalisation permit à l'envahisseur d'acheminer efficacement l'armement et le ravitaillement à ses troupes.
(9) Ascenseur hydraulique. Le canal du Centre, en Wallonie, est célèbre pour ses quatre ascenseurs hydrauliques qui compensent un dénivelé impressionnant de 68 mètres. Ces ouvrages s'inspirent des principes des élévateurs imaginés par l'ingénieur Edwin Clark, dont le premier ascenseur hydraulique au monde fut construit à Anderton, en Angleterre, en 1874. Chacun de ces ascenseurs compense une dénivellation d'environ 16 mètres, bien que celui de Thieu soit le plus imposant, avec une hauteur de 16,75 mètres. Leur fonctionnement est remarquable : ils n'utilisent que la force de l'eau, sans aucune énergie électrique. Un ascenseur hydraulique se compose de deux bacs, chacun soutenu par un cylindre massif contenant un piston s'enfonçant à 20 mètres dans le sol. Ces cylindres sont interconnectés par un tuyau de 30 cm de diamètre, équipé d'une vanne. Le principe est simple et ingénieux, comparable à une balance. Lorsque les deux bacs sont de poids égal, ils restent à l'équilibre. Quand un bateau entre dans un bac, il déplace un volume d'eau dont le poids correspond exactement au sien (principe d'Archimède), ce qui maintient l'équilibre des bacs. Pour initier le mouvement, on ajoute simplement 50 cm d'eau (soit 75 tonnes) dans le bac supérieur, le rendant ainsi plus lourd. L'ouverture de la vanne centrale permet alors à la pression de l'eau de faire descendre le bac plus lourd et de propulser le bac inférieur vers le haut. La salle des machines, située au pied de l'ascenseur, ne joue aucun rôle dans la translation des bacs. Son unique fonction est de fournir l'eau sous pression nécessaire à l'ouverture, la fermeture et l'étanchéité des portes. Ces ascenseurs à bateaux sont un témoignage exceptionnel de l'ingénierie de la fin du XIXe siècle. Leur importance est reconnue mondialement, puisqu'ils ont été classés au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO en 1998.
(12) Ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu. L'ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu est une prouesse technologique qui permet aux bateaux de franchir un dénivelé impressionnant de 73,15 mètres en quelques minutes seulement. Sa construction a débuté en 1982 et il a été ouvert à la navigation en 2002. Il s'agit d'un véritable colosse de béton, mesurant 110 mètres de haut, 130 mètres de long et 75 mètres de large, pour un poids avoisinant les 200 000 tonnes. L'ascenseur de Strépy-Thieu fonctionne sur le principe du funiculaire : les bacs qui accueillent les bateaux sont suspendus à des câbles et équilibrés par des contrepoids. L'ascension en elle-même ne dure qu'environ 7 minutes.
(13) Mémorial George Price. Quelques courtes minutes avant 11 heures et la fin de la guerre, les armées allemandes battent en retraite vers les hauteurs de Ville-sur-Haine. Un régiment canadien, normalement caserné à Mons, atteint le Canal du Centre. Un certain George Price, du 28e bataillon d'infanterie, originaire de Nouvelle-Ecosse, franchit le pont-levis et atteint la première habitation. Les Allemands s'étaient cachés dans les habitations voisines et le long d'un sentier proche du côté nord du canal. C'est de ce sentier qu'un tireur d'élite tire très inutilement les dernières munitions de la « grande guerre » et abat Georges Price d'une balle dans la poitrine. Un homme du quartier essaye courageusement de relever le soldat canadien. Une dame sort de sa maison et reçoit de ses mains une fleur de tissu qu'il avait dans sa poche, maintenant maculée de son sang. George Price décède quelques instants plus tard sous leurs yeux. Dans les minutes qui suivent, la fin de la guerre est annoncée. George Price n'a vraiment pas eu de chance.